Début d'une amitié ? (Prio. Diamant des Neiges)

Taches de Léopard bâilla longuement, dévoilant ses dents blanches affutées, puis elle s’étira réprimant un gémissement de bien être. Elle venait de passer une bonne nuit, et c’était rare qu’elle puisse s’abandonner au sommeil ainsi. Le soleil venait à peine de se lever si on se fiait à rayons rougeâtres qui transperçaient les feuilles de la tanière des Guerriers. La lieutenant jeta un coup d’œil aux guerriers encore endormis. La patrouille de l’Aube devait déjà être partie et elle n’eut pas le cœur de réveiller les autres. Taches de Léopard sortie donc de la tanière et avisa la sentinelle de garde pendant que le camp dormait. Elle l’informa qu’elle allait en solo vérifier leur frontière prés de la rivière et qu’elle pousserait jusqu’aux quatre chênes.
Elle marcha lentement prés de la pile de gibier, elle ne pouvait pas partir en patrouille si loin sans avoir quelque chose dans le ventre. Surtout qu’elle n’avait rien avalé depuis le matin précédent. Elle saisit un petit campagnol, se refusant de prendre de plus grosse proie, pensant que les guerriers qui reviendraient de la patrouille de l’aube allaient avoir faim. Elle s’assit et mangea sa proie en peu de temps.

Quand elle eut fini, elle sorti du camp par le tunnel d’ajoncs et s’étira une nouvelle fois. Puis elle partit en trottinant rapidement vers la rivière qui coulait non loin de là, représentant leur frontière de territoire. Elle s’arrêta un peu avant, à couvert d’un buisson pour humer l’air, et observer les environs, invisible de là où elle était. Quand elle fut sure qu’aucune patrouille ennemie n’était dans les parages elle sortit de sa cachette et descendit vers la rivière en marchant au pas cadencé. Il valait mieux qu’elle ne tombe pas sur une patrouille ennemie, elle était seule alors que eux seraient au moins trois. Même si elle était une formidable guerrière, cela ne paraissait pas un excellent plan de combat. Elle se pencha vers le lit de la rivière et commença à laper cette eau claire et scintillante, toujours au aguets. Mais seules de vieilles effluves lui parvinrent de la rive opposée.

Quand elle eut fini de calmer sa soif elle se redressa et partit au grand galop dans les branchages. Elle avait senti quelque chose, mais peut être s’était elle trompée. Elle courut aussi rapidement qu’elle pouvait, non pas pour fuir, mais pour son propre plaisir. L’odeur qu’elle avait sentie était surement une patrouille du Clan de la Rivière mais il y avait peu de chance que les guerriers ennemis la suivent dans son propre territoire. Après tout, le Clan de la Rivière avait bien le droit de dépêcher des patrouilles lui aussi. Taches de Léopard n’avait juste aucune envie de parler avec eux, au risque de créer des amitiés dangereuses.

Elle ne s’arrêta de courir qu’une fois arrivée aux quatre chênes. Le cœur battant, elle commença par se calmer. Elle souriait, cette petite course matinale lui avait fait le plus grand bien. Elle regarda autour d’elle, les quatre énormes chênes plus d’une fois centenaires essayer de toucher le ciel. Elle avisa l’amoncellement de rochers qui servaient aux assemblées. Le soleil, maintenant complètement levée commençait à chauffer et ses rayons se posaient sur ces rochers ; il semblait indiquer à la lieutenant une place de choix pour se prélasser au soleil. Elle fit le tour de la zone libre pour vérifier qu’il n’y avait personne et puis, une fois sa mission terminée, elle sauta sur le rocher le plus bas et s’assit le regard tourné vers le soleil, sa fourrure flamboyant sous les rayons chaleureux.

Elle se sentait bien, pour une fois elle avait oublié un peu ses fonctions de lieutenant et se prélassait au soleil comme quand elle était encore une jeune apprentie innocente et libre de toute responsabilité, sauf celle de nourrir les anciens bien entendu. Mais quelque chose vint troubler sa tranquilité